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IX

À quatre-heures, Lévine, sentant son cœur battre, descendit de voiture près du jardin zoologique et prit l’allée qui conduisait aux montagnes et au patinage, sûr de trouver là-bas celle qu’il cherchait, car il avait aperçu la voiture des Stcherbatzkï près de l’entrée. Il faisait un beau froid sec. À l’entrée étaient rangés à la file des voitures de maîtres, des traîneaux, des voitures de place, des gendarmes dont les chapeaux reluisaient au soleil. Le public se pressait dans les allées nettoyées, parmi les maisonnettes russes ornées de sculptures en bois. Les vieux bouleaux branchus du jardin recouverts de givre semblaient vêtus de chasubles neuves comme pour une fête.

Tout en suivant l’allée menant au patinage, Lévine se parlait à lui-même : « Il ne faut pas se troubler, il faut être calme. Que veux-tu ? Qu’as-tu ? Tais-toi