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occasions, en imitant Varenka, de mettre en pratique ses nouvelles résolutions.

Tout d’abord la princesse remarqua seulement que Kitty se trouvait sous la forte influence de « son engouement » pour madame Stahl et surtout pour Varenka. Elle voyait que Kitty non seulement imitait cette dernière dans son activité, mais qu’involontairement elle prenait sa démarche, ses façons de parler, de cligner les yeux, mais, ensuite la princesse s’aperçut qu’indépendamment du charme, une sérieuse transformation s’était accomplie dans son âme.

La princesse voyait sa fille lire pendant des soirées entières l’évangile, en français, que lui avait donné madame Stahl, ce qu’elle ne faisait jamais auparavant ; qu’elle évitait le monde et se rapprochait des malades sous la protection de Varenka, et sortait avec la famille pauvre d’un peintre malade, nommé Pétrov. Kitty paraissait flère de remplir dans cette famille les devoirs de sœur de charité. Tout cela était fort bien et la princesse n’avait point d’objections à y faire, d’autant plus que la femme de Pétrov était une femme très distinguée et qu’une grande-duchesse qui avait remarqué l’activité de Kitty, l’en félicitait et l’appelait l’ange consolateur. Enfin c’eût été parfait sans l’exagération, mais la princesse voyait que sa fille tombait dans l’extrême et elle lui dit :

Il ne faut jamais rien outrer.