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regardant par la fenêtre le cheval qu’il avait vendu, il ajouta : Eh ! mon bai, va bien !

— Attends ! s’écria Petritzkï à Vronskï déjà prêt à sortir ; ton frère a laissé pour toi une lettre et un billet. Attends ! où sont-ils ?

Vronskï s’arrêta.

— Eh bien ! où sont-ils donc ?

— Où sont-ils ? Voilà la question ? prononça solennellement Petritzkï, l’index rapproché de son nez.

— Mais parle donc, c’est bête ! dit en souriant Vronskï.

— Je n’ai pas allumé la cheminée, ce doit être ici quelque part.

— Eh bien, qu’est-ce que tu chantes ? Où est la lettre ?

— Vraiment je l’ai oublié ! Je l’ai peut-être rêvé ! Attends, attends ! Qu’as-tu à te fâcher. Si tu avais bu comme moi, hier, quatre bouteille de vin, tu oublierais même où tu es. Attends ! attends ! je vais me rappeler.

Petritzkï alla derrière le paravent et se coucha sur son lit.

— Attends ! j’étais couché comme ça ; lui était là… Oui, oui… voilà la lettre ! Et Petritzkï tira la lettre de dessous le matelas où il l’avait fourrée.

Vronskï prit la lettre et le billet de son frère. C’était ce qu’il attendait : des reproches de sa mère parce qu’il ne venait pas, et un billet de son frère