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et avait porté plainte contre les officiers qui avaient insulté sa femme. Sa jeune femme, racontait-il, — il était marié depuis six mois — était à l’église avec sa mère, lorsque se sentant souffrante, par suite de l’état intéressant dans lequel elle se trouvait, elle était sortie pour revenir chez elle et avait pris la première voiture qu’elle avait trouvée. Sa voiture ayant dépassé les officiers, ceux-ci la poursuivent ; effrayée alors et, encore plus souffrante, elle gravit l’escalier en courant. Wenden, rentré de son bureau, entendit la sonnette et des voix inconnues ; il sortit, aperçut les officiers avec la lettre et les chassa. Il exigeait une punition exemplaire.

— Tout ce que vous voudrez, dit le commandant à Vronskï en l’invitant chez lui, mais Petritzkï devient insupportable. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il n’ait des histoires. Ce fonctionnaire n’en restera pas là, il ira plus loin.

Vronskï voyait toute la gravité de cette histoire : un duel était impossible et il fallait tout faire pour adoucir le conseiller actuel et étouffer l’affaire. Le commandant avait mandé Vronskï précisément parce qu’il le connaissait comme un homme distingué et intelligent qui tenait, en outre, à l’honneur du régiment. Ils causèrent ensemble et décidèrent que Petritzkï et Kédrov iraient avec Vronskï présenter leurs excuses au conseiller actuel. Le commandant et Vronskï comprenaient