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Vronskï debout à côté d’Oblonskï, examinait les wagons et ceux qui en sortaient et oubliait tout à fait sa mère. Ce qu’il avait appris tout à l’heure au sujet de Kitty l’excitait et l’égayait. Instinctivement, il bombait sa poitrine et ses yeux brillaient. Il se sentait vainqueur.

— La comtesse Vronskï est dans ce compartiment, dit l’élégant conducteur en s’approchant de Vronskï.

Ces paroles l’éveillèrent et lui rappelèrent sa mère au-devant de laquelle il était venu.

Au fond il ne respectait pas sa mère, et, bien qu’il ne s’en rendît pas compte, il ne l’aimait pas.

Cependant, selon les usages de son milieu et par suite de son éducation, il ne se serait pas permis de lui manquer de soumission et de respect ; et plus il se montrait soumis et respectueux extérieurement, moins il l’aimait et la respectait en lui-même.