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cédé à l’école allemande. De même dans l’une et l’autre école il arrive qu’à certains élèves l’art de lire et d’écrire devient inaccessible.

De même, dans l’une et l’autre école, le côté mécanique de l’enseignement l’emporte sur le côté intellectuel ; dans l’une et l’autre les élèves se distinguent par une belle écriture et une bonne prononciation, par la lecture ponctuelle, c’est-à-dire non pas comme on prononce mais comme on écrit. Dans l’une et l’autre école domine toujours l’ordre extérieur, les enfants soumis à une crainte perpétuelle ne peuvent être dirigés qu’avec une extrême sévérité. M. Korolev mentionne en passant qu’avec la méthode phonétique on ne néglige pas les gifles. Je l’ai vu dans les écoles de la méthode allemande, et je crois que dans ces nouvelles écoles on ne peut même se passer de gifles, parce que, comme les écoles ecclésiastiques, elles enseignent sans demander ce que les élèves désirent savoir et leur font apprendre ce que d’après ses convictions le maître trouve nécessaire. C’est pourquoi cette école ne peut être basée que sur la contrainte. Et la contrainte, chez les enfants, est ordinairement accompagnée de coups.

L’école ecclésiastique et la nouvelle école allemande partant d’une même base et arrivant aux mêmes résultats sont absolument semblables, mais s’il me fallait choisir, je choisirais l’école ecclésiastique. Les défauts sont les mêmes, mais