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Examinons maintenant le fond même. M. Bounakov propose de poser les questions suivantes : « Où peut-on voir des chats ? Où peut-on voir une pie ? Où peut-on voir le sable ? Où peut-on voir une guêpe ? un zizel ? De quoi sont couverts le zizel, la guêpe, le chat ? Quelles sont les parties de leurs corps ? »[1] (Le zizel est l’animal favori de la nouvelle pédagogie, probablement parce qu’aucun enfant du centre de la Russie ne connaît cet animal).

« Il va sans dire que le maître ne posera pas toujours directement les questions qui forment son programme d’études. Souvent il faut amener la réponse des élèves jeunes et peu développés par une série de questions inductives, en attirant leur attention sur le côté de la question qui, au moment donné, est plus sûr d’être compris, ou en les incitant à se rappeler quelque chose de leurs observations antérieures. Ainsi, le maître peut ne pas poser directement la question : Où peut-on voir la guêpe ? mais s’adressant à un élève quelconque, lui demander s’il a vu une guêpe, à quel endroit ? Et après avoir reçu la réponse de quelques-uns, demander la réponse à la première question de son programme. En répondant aux questions du maître, très souvent les enfants ajouteront diverses observations sans rapports directs avec la question. On parle, par exemple, des parties du corps de la pie.

  1. Bounakov, page 22.