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qu’on commence à chanter ce qu’on ne leur a pas crié dans les oreilles.

De la petite expérience acquise par mon enseignement de la musique au peuple, je me suis convaincu des points suivants :

1o L’écriture des sons par les chiffres est le moyen le plus commode ;

2o L’enseignement de la mesure séparée des sons est le plus commode ;

3o Pour que l’enseignement de la musique soit fructueux et intéresse volontiers, il faut commencer par apprendre, non le savoir, mais l’art de chanter et jouer. On peut enseigner aux demoiselles les exercices de Bourgmüller, mais il est préférable de ne pas apprendre la musique aux enfants de paysans que de la leur apprendre mécaniquement ;

4o Rien n’est aussi nuisible dans l’enseignement de la musique que ce qui ressemble aux connaissances musicales — les chœurs aux examens, aux distributions de prix, à l’église ;

5o Le but de l’enseignement de la musique au peuple doit se borner à lui transmettre la connaissance des lois générales de la musique que nous possédons, mais non à lui transmettre ce goût faux qui s’est développé chez nous.