matériaux nécessaires. En enseignant la géographie,
dans le district Krapivensky, je me crois forcé
de donner aux élèves des renseignements détaillés
sur la flore, la faune et sur la constitution géologique
du sol au pôle nord, des détails sur les habitants et
le commerce du royaume de Bavière, parce que
j’aurais les matériaux suffisants pour donner tous
ces renseignements, tandis que, faute de matériaux,
je ne pourrais presque rien dire des districts de Biélevsk
et d’Efrémovsk. Les enfants et avec eux le bon
sens exigent de moi une certaine harmonie, une certaine
régularité dans l’enseignement. Il ne reste
qu’une chose, apprendre par cœur, d’après la géographie
d’Obodovsky, ou ne pas apprendre du tout.
De même que pour enseigner l’histoire il faut éveiller
l’intérêt historique, de même l’intérêt géographique
doit entrer en jeu pour l’étude de la géographie. Et
l’intérêt géographique, d’après mes observations et
mon expérience, n’est provoqué que par la connaissance
des sciences naturelles ou par les voyages et,
principalement, dans quatre-vingt-dix-neuf cas sur
cent, par les voyages. De même que la lecture des
journaux, de la géographie et l’intérêt pris à la vie
politique de la patrie sont nécessaires à l’étude de
l’histoire, les voyages, dans la plupart des cas, sont
le premier pas dans l’étude de la géographie. L’un
et l’autre sont devenus, en notre temps, très accessibles
à chacun et c’est pourquoi nous devons
d’autant moins avoir peur de renoncer à la vieille
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