Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/412

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dit : — « Non, c’est la messe qui commence. » Et puis nous sommes entrés à l’église prier Dieu. Après avoir prié, nous sommes allés au marché. Je marche, je marche, je fais tout le temps des faux pas parce que je regarde de côté. Nous voilà rendus au marché. Je vois qu’il y a des petits pains. J’ai voulu en prendre sans argent. Et le père me dit : — « N’y touche pas, autrement on te prendrait ton bonnet. » Je dis : — « Pourquoi me prendra-t-on mon bonnet. » Et le père dit : — « N’en prends pas sans argent. Je te le dis. » Alors, je dis : — « Donne-moi dix kopeks, j’achèterai un petit pain. » Le père a donné. J’ai acheté trois petits pains, j’ai mangé et dit : — « Père, comme ils sont bons, les petits pains ! » Quand nous eûmes fait toutes les emplettes, nous sommes allés voir nos chevaux. Nous leur avons donné du foin. Quand ils eurent mangé, nous les avons attelés et nous sommes partis à la maison. Je suis entré dans l’isba, je me suis déshabillé et j’ai commencé à raconter à tous que j’étais allé à Toula, qu’avec le père nous étions entrés à l’église et avions prié Dieu. Ensuite je me suis endormi et j’ai rêvé que mon père repartait à Toula. Aussitôt je me suis réveillé, j’ai vu que tous dormaient et je me suis rendormi aussi. »