sciences mathématiques, au premier abord, nous
semblent aussi exclusivement de la gymnastique
intellectuelle. Mais la différence, c’est que chaque
proposition de la géométrie, chaque définition
mathématique, conduit à des conclusions et à des
applications infinies, tandis que la grammaire,
même en y reconnaissant avec certains professeurs
l’application de la logique de la langue, est très
limitée en ses conclusions et applications. Aussitôt
que l’élève, par telle ou telle voie, possède la langue,
toutes les applications de la grammaire tombent
comme choses mortes et dépassées.
Personnellement, nous ne pouvons nous dégager entièrement de la tradition qui rend la grammaire nécessaire pour comprendre les lois de la langue, et exprimer correctement les idées. Il nous semble même que les élèves ont besoin de la grammaire, qu’elle existe inconsciemment en eux ; mais nous sommes convaincu que cette grammaire que nous connaissons n’est pas du tout celle qui est nécessaire aux élèves, et qu’en cette croyance à l’enseignement de la grammaire, il y a un grand malentendu historique. L’enfant apprend qu’il faut telle terminaison pour un mot, non parce que ce mot est au datif, et que vous le lui avez répété cent fois et plus, mais parce qu’il reproduit aveuglément ce qu’il a vu souvent. Nous avons un élève qui vient d’une autre école ; il sait admirablement la grammaire ; mais ne peut jamais distinguer