féminin pluriel d’un certain adjectif, ou quel est
l’attribut ou le complément d’un verbe, ou de
quel mot provient « déshabiller ». Seule, la nomenclature
présente pour lui une difficulté, mais
dans n’importe quels cas et nombre, il emploiera
toujours correctement l’adjectif. Alors, il connaît la
déclinaison. Il ne dira jamais une phrase sans
attribut. Il sait bien que « déshabiller » est en parenté
avec le mot « habit », et il connaît la loi de
la formation des mots mieux que vous, parce que
personne n’invente autant de mots que les enfants.
Alors, à quoi bon cette nomenclature ? À quoi bon
exiger d’eux des définitions philologiques au-dessus
de leurs forces ? La seule raison de la
nécessité de la grammaire, sauf qu’on l’exige aux
examens, peut être trouvée dans son application à
l’exposé correct des idées. Dans mon expérience
personnelle, je n’ai pas trouvé cette application. Je
ne la découvre pas dans les exemples de la vie des
hommes qui ne connaissent pas la grammaire et
cependant écrivent correctement, et de licenciés ès
lettres qui font des fautes. Je ne trouve même pas
trace que les connaissances grammaticales des
écoliers de Iasnaïa-Poliana aient leur emploi dans
une définition quelconque. Il me semble que la
grammaire, en tant qu’exercice de gymnastique
intellectuelle, n’est pas sans utilité ; mais la langue,
la lecture et l’écriture, l’entendement de la langue,
vont à part. La géométrie et, en général, les
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