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dit tout ce qui lui vient en tête). — Une chose impossible, les bienfaiteurs volontaires.

Le Maître (dépité). — Il faut réfléchir. Ce n’est pas ça. Qu’y a-t-il donc d’impossible ?

Silence.

Le Maître. — Relisez.

On se remit à lire. Un élève qui avait une bonne mémoire ajouta encore quelques mots qu’il avait retenus : Séminaire, nourriture fournie par les gens riches ne pouvait suffire aux besoins. Personne ne comprenait : ils se mirent à dire de parfaites absurdités. Le maître insistait :

Le Maître. — Qu’est-ce qui était impossible ? Il voulait qu’on lui répondit : de calculer.

Un Élève. — C’est la Boursa qui est une chose impossible.

Un autre. — C’est la misère qui est impossible.

On relut de nouveau en cherchant comme une aiguille le mot dont le maître avait besoin. On trouvait tout, sauf le mot calculer. Tous étaient tristes. Moi, — ce même maître, — j’insistai et arrivai à leur faire décomposer tout le passage. Mais alors ils comprirent beaucoup moins bien qu’à l’explication du premier élève. D’ailleurs il n’y avait rien à comprendre à ce passage mal bâti, sans profit pour le lecteur et dont le sens se comprenait du coup : des gens pauvres et gloutons mangeaient des petits pains ; l’auteur lui-même ne voulait rien dire de