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LA LECTURE GRADUELLE

Nous avons dit que, chez nous, la lecture mécanique se confondait en réalité avec la lecture expressive ; néanmoins, pour nous, elles se séparaient toujours d’après leur but. Il nous semble que le but de la première est l’art de composer couramment les mots à l’aide de certains signes, et que le but de la seconde est la connaissance de la langue littéraire. Pour apprendre la langue littéraire, nous avons choisi le moyen qui paraît le plus simple, mais qui est, en réalité, le plus difficile. Nous avons pensé qu’après la lecture, par les élèves, de phrases écrites par eux-mêmes sur le tableau, il fallait leur donner à lire les contes de Koudiakov et d’Afanassiev, ensuite, quelque chose de plus difficile, de plus compliqué au point de vue de la langue, et ainsi de suite jusqu’à la langue de Karamzine, de Pouschkine et du recueil des Lois. Mais cette supposition, comme la plupart des suppositions,