et une isba, la nôtre est toute délabrée. Eh bien !
Ça coûtera cent cinquante roubles en tout. La mère
réfléchit un moment et dit : — Mais nous dépenserons
tout l’argent ? — Eh bien ! dit le père, nous
nous mettrons au travail. — C’est bon, achetons.
Mais où prendre la charpente ? — Kiruka doit en
avoir ? dit le père. — Justement il n’en a pas, les
Fokanitchov ont déjà tout pris. Le père réfléchit et
dit : — Eh bien ! Nous la trouverons chez Briantzov.
— C’est même pas sûr qu’il en ait. — Oh ! il en
aura, dit le père. — Ah ! il en demandera cher, sans
doute, tu sais bien quelle canaille il est. — J’irai,
je lui paierai de l’eau-de-vie et je lui parlerai. Et
toi, prépare un œuf sous la cendre pour le dîner.
La mère prépara pour le dîner un morceau de viande
emprunté à quelqu’un des siens. Ensuite le père prit
de l’eau-de-vie et partit chez Briantzov. Nous autres
nous sommes restés. Mon père était long à revenir.
Je m’ennuyais sans lui. Je demandai à ma mère la
permission d’aller rejoindre le père. Elle me dit : —
Tu t’égarerais. Je me mis à pleurer et voulus m’en
aller et ma mère me battit. Je m’assis sur le poêle
et pleurai encore plus fort. Enfin mon père revint
et dit : — Qu’as-tu à pleurer ? Ma mère répondit :
— Féducha voulait courir derrière toi et moi je l’ai
battu. Mon père s’approcha de moi et me dit : —
« Pourquoi pleures-tu ? Je me mis à me plaindre
de ma mère. Mon père s’approcha d’elle et, faisant
semblant de la battre, il répétait : — Ne bats pas
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