la perte faite et, malgré moi, chaque jour, je faisais
des reproches au maître et aux faiseurs de pétards.
(À cette occasion, je ne puis m’empêcher de
remarquer que c’est seulement grâce au désordre
extérieur et à la liberté complète des élèves, à propos
de quoi me raillent si aimablement M. Markov
dans le Messager russe et M. Glébov dans la Revue
de l’Éducation no 4, que, sans le moindre effort,
sans menaces ni ruses, j’ai appris tous les détails
de l’histoire compliquée de la transformation du
manuscrit en pétards et leur autodafé). Siomka et
Fedka me voyaient attristé, et, sans trop comprendre
pourquoi je l’étais, ils me plaignaient. Enfin, Fedka
me proposa timidement de le recommencer. —
« Seuls ? dis-je ; moi, je ne vous aiderai plus. » —
« Moi et Siomka nous resterons ici à coucher, » dit
Fedka. En effet, après la leçon, à neuf heures, ils
vinrent à la maison, s’enfermèrent à clef dans le
cabinet de travail, ce qui me fit beaucoup de
plaisir, rirent, puis devinrent silencieux. À minuit
je m’approchai de la porte, et j’entendis seulement
le grincement de la plume et leur conversation à
voix basse. Une fois seulement ils avaient discuté
quelque chose qui avait été fait auparavant, et ils
étaient venus me trouver pour m’en faire juge.
— A-t-il cherché sa petite sacoche avant que la femme vienne chez son beau-frère ou après ? Je leur dis que c’était tout à fait indifférent. À minuit, je frappai chez eux et entrai. Fedka, en pe-