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et l’élément éducateur est dans l’enseignement des sciences, dans l’amour du professeur pour ce qu’il enseigne, dans ses rapports affectueux envers l’élève. Si tu veux par la science élever l’élève, il faut aimer la science et la bien connaître, et les élèves t’aimeront toi et la science, et tu les élèveras. Mais si toi-même ne l’aimes pas, alors par quelque moyen que tu les forces d’apprendre, la science ne portera pas d’influence éducatrice. Et ici, de nouveau, une commune mesure, une seule voie de salut, de nouveau la même liberté pour les élèves d’écouter ou non le professeur, d’accepter ou non son influence éducatrice, c’est-à-dire qu’eux seuls peuvent décider s’il connaît et s’il aime ce qu’il enseigne.

Alors que sera donc l’école avec la non-immixtion dans l’éducation ? Ce sera l’influence active la plus variée, la plus consciente d’un homme sur un autre dans le but de transmettre la science (instruction), sans forcer l’élève ni directement par la force, ni diplomatiquement, à recevoir ce que nous voulons. L’école ne sera peut-être pas l’école comme nous la comprenons maintenant, avec des tables, des bancs, des chaises, ce sera peut-être un théâtre, une bibliothèque, un musée, une conférence ; le cycle des sciences, les programmes seront peut-être tout autres. (Je ne connais que mon expérience : l’école de Iasnaïa-Poliana avec la subdivision des études que j’ai décrite pendant un semestre scolaire, d’une part, sur les demandes des élèves et de leurs pa-