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d’enfants du peuple non éduqués et observez-les sous n’importe quel rapport. Pour la force, l’esprit, l’habileté, la réceptivité des impressions, la moralité même et sous tous les rapports, vous serez frappé d’un grand avantage chez les enfants des générations non éduquées et l’avantage sera d’autant plus grand que l’âge sera moindre. Il est terrible de penser aux conclusions qu’on en peut tirer, mais c’est ainsi. Mais, à ceux dont l’expérience personnelle et le sentiment intérieur ne disent rien au profit de cette opinion on ne peut prouver définitivement cette possibilité de la non-immixtion dans les écoles inférieures que par l’étude consciencieuse des influences libres grâce auxquelles le peuple s’instruit, par la discussion complète de la question et par une longue série d’expériences.

3o Que doit être l’école avec la non-immixtion dans l’œuvre de l’éducation ? L’école, comme nous l’avons dit plus haut, c’est l’influence consciente de celui qui instruit sur celui qu’il instruit. Comment doit-il agir pour ne pas dépasser les limites de l’instruction, c’est-à-dire la liberté ? Je réponds : l’école ne doit avoir qu’un seul but : la transmission de diverses données scientifiques (instruction), en tâchant de ne pas passer dans le domaine moral des convictions, des croyances et du caractère. Son but doit être un : la science, et non le résultat de son influence sur la personne