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connus au ministère de l’Instruction publique, comme cela eut lieu aux ministères de l’Intérieur et de la Justice. Ce qui s’est passé en 48 s’est reproduit en 62 et ce sera pareil en 72, tant que l’organisation restera la même.

La suppression des uniformes et des examens de passage n’aidera en rien à l’œuvre de la liberté : ce sont des pièces neuves sur les vieux habits qui ne font que déchirer le vieil habit. On ne met pas le vin nouveau dans une vieille outre. Je me flatte que même les défenseurs des universités diront : « Oui, c’est vrai, » ou peut-être : « Il y a une part de vérité, mais vous oubliez qu’il y a des étudiants qui suivent avec amour les cours et pour qui les examens ne sont pas du tout l’essentiel, et ce que vous oubliez surtout, c’est l’influence instructive des universités. » Non, je n’oublie ni l’un ni l’autre. À propos des étudiants qui travaillent d’eux-mêmes, je dirai que les universités, avec leur organisation, ne leur sont pas nécessaires. Ils ont besoin seulement d’aides, de bibliothèques, non de cours qu’ils doivent écouter, mais de causeries avec les professeurs. Mais il est douteux que même à cette minorité les universités donnent des connaissances conformes à leur milieu, si toutefois ils ne veulent être littérateurs et professeurs. Et le principal est que la majorité se soumet à cette influence qu’on appelle éducatrice et que moi j’appelle dépravatrice.

Quant à la deuxième objection relative à l’in-