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sont encore moins applicables à la vie que celles de l’école de village. Ici, on commence par Alexandre de Macédoine, par la Guadeloupe et par les soi-disant explications des phénomènes de la nature qui ne donnent rien aux élèves sauf un orgueil nuisible et le mépris de leurs parents, en quoi les maîtres les soutiennent. Qui ne connaît de ces élèves pénétrés d’un profond mépris pour tout le peuple simple, illettré, pour avoir entendu dire à leur maître que la terre est ronde et que l’air est composé d’oxygène et d’azote !

Après l’école du district, cette mère sotte que raillent si bien les romanciers, souffre de nouveau et encore davantage à cause de son enfant qui est changé moralement et physiquement. Vient le lycée, avec les mêmes examens et la contrainte qui développe l’hypocrisie, la tromperie et l’oisiveté, et le fils du marchand ou du petit gentilhomme terrien qui ne sait trouver un ouvrier, un employé, apprend déjà par cœur la grammaire française, la grammaire latine, l’histoire de Luther et, dans une langue impropre à lui, il s’habitue à écrire des dissertations sur les avantages du gouvernement représentatif. Outre toute cette sagesse bonne à rien, il apprend déjà à faire des dettes, à arracher, par tromperie, de l’argent à ses parents, la débauche et autres sciences qui reçoivent leur développement définitif à l’université.

Au lycée nous le voyons déjà se détacher complè-