de se recommander à lui par tous les moyens. L’inspecteur,
ancien professeur de lycée, restera tout à
fait de bonne foi et prudent dans le choix des
maîtres en se guidant seulement sur le degré d’instruction,
c’est-à-dire qu’il préférera celui qui aura
terminé ses études à celui qui ne les aura pas finies,
et, grâce à cela, il se trompera sans cesse. La plupart
des inspecteurs, qui n’envisageront pas si sévèrement
leurs devoirs, se décideront d’après les
recommandations philanthropiques et selon leur
bon cœur : pourquoi ne pas donner un morceau de
pain à un pauvre homme ? Et ils se tromperont
comme les autres. Je ne vois pas pour un inspecteur
de moyen plus juste que de tirer au sort.
Bref, n’importe comment, le maître est nommé. On annonce aux communes qu’elles peuvent envoyer gratuitement leurs enfants à cette même école qui leur a coûté si cher. À cela, partout, la majorité des paysans répondra : « Que le diable emporte l’école, nous en avons assez ; nous avons vécu tant d’années sans école et vivrons encore de même, et si je veux que mon garçon sache lire et écrire je l’enverrai chez le sacristain. Je connais son enseignement et l’autre, Dieu seul sait ce qui en sera, On instruira mon garçon et peut-être me le prendra-t-on tout à fait ! »
Admettons que cette opinion ne soit pas générale, qu’elle se dissipe avec le temps et, qu’en voyant les succès des enfants qui rentreront les