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dant les examens, quand ils remplacent les professeurs, font des fautes, uniquement parce que le cercle de leur activité est cent fois plus large qu’il devrait et pourrait l’être. Un seul homme peut diriger le corps des cadets, et après l’avoir inspecté savoir s’il va bien ou mal. Mais c’est déjà trop pour un homme de diriger dix écoles.

Quiconque connaît les écoles populaires doit savoir combien il est difficile, même impossible, soit par l’inspection, soit par l’examen, de définir le degré du succès de la direction d’une école. Souvent, un maître de bonne foi, qui garde sa dignité et ne se permet pas de faire mousser ses élèves, est plus mal noté qu’un maître sans conscience, un grossier soldat, qui, toute une année durant, déforme les esprits et ne travaille qu’en vue de l’inspection future. Et que de fois ces hommes sans conscience ni science parviennent-ils à tromper les chefs bons et honnêtes ! Il est inutile de discuter le tort considérable que causent aux élèves de tels agissements. Mais si même l’on n’était pas d’accord avec moi sur ce point, l’établissement d’une fonction d’inspecteur est inutile et nuisible parce qu’un seul inspecteur par province nommera et remplacera les maîtres, distribuera les récompenses seulement d’après des on-dit, d’après des suppositions ou suivant sa fantaisie, car un seul homme ne peut savoir ce qui se passe dans cinq cents écoles.

Vient ensuite le modèle du bulletin pour la sta-