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les visages rouges et animés et riaient haut. Au milieu de la salle, un général, beau, pas très grand, le visage rouge, dansait avec beaucoup d’habileté, une danse russe :

— Ah ! ah ! ah ! Ah ! Nicolas Ivanovitch ! Ah ! ah ! ah !

L’officier sentit qu’entrer en ce moment avec une mission importante, c’était se rendre deux fois coupable et il résolut d’attendre. Mais un des généraux l’aperçut et, en apprenant pourquoi il était venu, le dit à Ermolov.

Ermolov, les sourcils froncés, s’approcha de l’officier, puis, l’ayant écouté, prit le papier sans lui rien dire.

— Tu penses qu’il est parti par hasard ? dit le soir, en parlant d’Ermolov, un camarade d’état-major du cavalier-garde. Tout ça est fait exprès. C’est pour jouer un mauvais tour à Konovnitzen. Tu verras ce qui arrivera demain !