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fut de consolider l’ouviage, en mettant un dernier terme au déplacement des matériaux dont il avait été formé ; » pas un mot de plus ne peut faire comprendre au lecteur que cet accident presque heureux a coûté la vie à un si grand nombre d’hommes : tant la vanité souffrante rend insensibles les âmes les plus bienveillantes ! Il paraît toutefois que M. Cachin ne se dérobait pas la vérité à lui-même aussi complètement qu’il a cherché depuis à la cacher au public ; dans le rapport que cet ingénieur adressa au gouvernement, peu de jours après révénement du 12 février, on voit percer une sorte de découragement ; il insinue qu’on ferait peut-étre bien de renoncer à élever la digue au-dessus du niveau des hautes mers et à vouloir placer sur son sommet une batterie. La mer, qui avait bouleversé la crête de la digue, avait cependant laissé, au milieu des débris amoncelés par elle, un indice de ce qu’il y avait à faire pour résister à ses fureurs. On avait construit au milieu de la batterie, mais plus bas que son sol, avec des pierres grossièrement ébauchées et de la chaux, un réduit qu’on appela les grottes, et qui était destiné à servir de cachot aux soldats. Ce réduit seul, ainsi qu’une citerne bâtie de la même manière, résista à l’effort des vagues ; elles passèrent et repassèrent sur lui sans l’entraîner. Une trentaine d’hommes, qui étaient renfermés dans les grottes, échappèrent au désastre ; et quand la mer fut un peu calmée, on les tira vivants du sein de ce rocher artificiel. Cela était bien de nature à faire comprendre la puissance supérieure dont une maçonnerie bien faite et solidaire est douée, même en présence de la mer, et indiquait suffisamment que c’était un ouvrage maçonné et non un amas de blocs sans liens entre eux qu’il fallait opposer à celle-ci. M. Cachin n’en persista pas moins dans son erreur avec cet aveuglement que donne l’esprit de système, aveuglement cent fois plus invincible que celui produit par l’ignorance. On rétablit donc la batterie et l’on recommença à établir en avant d’elle de gros blocs ; des canons y furent replacés,