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NOTICE SUR CHERBOURG[1]


(Cette notice parut en 1840, dans le bel ouvrage intitulé Histoire des Villes de France, 6 volumes in-8o, publié sous la direction de M. Aristide Guilbert, par MM. Fournier, Furne et Perrotin. C’est à ce précieux recueil, dépositaire de beaucoup de travaux remarquables par l’érudition et le bon goût, que nous empruntons la Notice de Tocqueville sur Cherbourg, pour la joindre à ses œuvres complètes, après en avoir demandé l’autorisation à MM. Fournier, Furne et Perrotin, qui ont bien voulu nous l’accorder. Nous leur en témoignons ici toute notre reconnaissance.)


On a beaucoup discuté sur l’origine du nom de Cherbourg. Les uns y ont vu les restes de deux mots celtes qui « signifient château à l’embouchure d’une rivière ; les autres, avec plus de probabilité, la corruption du nom romain Cesaris Burgus. Toutes les chartes du moyen âge appellent Cherbourg Cœsaris Burgus. Cette ville a une origine très-ancienne. Des ruines antiques, trouvées dans son enceinte, indiquent qu’elle était habitée par les Romains ; des pièces à l’effigie de Jules César, rencontrées dans des démolitions de son château-fort, prouvent que l’occupation romaine y date des premiers temps de la conquête. Qu’était Cherbourg, pendant

  1. Presque toutes les découvertes qui ont été faites dans l’art nautique depuis cinquante ans, presque tous les grands événements qui ont agité et changé le monde durant cette période, ont eu pour effet de donner au port de Cherbourg une importance toujours croissante sur les destinées