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veillant et doux, le serviteur malveillant et indocile ; l’un veut se dérober sans cesse, par des restrictions déshonnêtes, à l’obligation de protéger et de rétribuer, l’autre à celle d’obéir. Entre eux flottent les rênes de l’administration domestique, que chacun s’efforce de saisir. Les lignes qui divisent l’autorité de la tyrannie, la liberté de la licence, le droit du fait, paraissent à leurs yeux enchevêtrées et confondues, et nul ne sait précisément ce qu’il est, ni ce qu’il peut, ni ce qu’il doit.

Un pareil état n’est pas démocratique, mais révolutionnaire.