Page:Tocqueville - Œuvres complètes, édition 1866, volume 3.djvu/199

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE VII


RAPPORT DES ASSOCIATIONS CIVILES ET DES ASSOCIATIONS POLITIQUES.


Il n’y a qu’une nation sur la terre où l’on use chaque jour de la liberté illimitée de s’associer dans des vues politiques. Cette même nation est la seule dans le monde dont les citoyens aient imaginé de faire un continuel usage du droit d’association dans la vie civile, et soient parvenus à se procurer de cette manière tous les biens que la civilisation peut offrir.

Chez tous les peuples où l’association politique est interdite l’association civile est rare.

Il n’est guère probable que ceci soit le résultat d’un accident ; mais on doit plutôt en conclure qu’il existe un rapport naturel et peut-être nécessaire entre ces deux genres d’associations.

Des hommes ont par hasard un intérêt commun dans une certaine affaire. Il s’agit d’une entreprise commerciale à diriger, d’une opération industrielle à conclure ; ils se rencontrent et s’unissent ; ils se familiarisent peu à peu de cette manière avec l’association.