Page:Tocqueville - Œuvres complètes, édition 1866, volume 2.djvu/305

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Par la volonté de notre Père céleste qui gouverne l’univers, disaient les Chérokées dans leur pétition au Congrès[1], la race des hommes rouges d’Amérique est devenue petite ; la race blanche est devenue grande et renommée.

« Lorsque vos ancêtres arrivèrent sur nos rivages, l’homme rouge était fort, et, quoiqu’il fût ignorant et sauvage, il les reçut avec bonté et leur permit de reposer leurs pieds engourdis sur la terre sèche. Nos pères et les vôtres se donnèrent la main en signe d’amitié, et vécurent en paix.

« Tout ce que demanda l’homme blanc pour satisfaire ses besoins, l’Indien s’empressa de le lui accorder. L’Indien était alors le maître, et l’homme blanc le suppliant. Aujourd’hui, la scène est chargée : la force de l’homme rouge est devenue faiblesse. À mesure que ses voisins croissaient en nombre, son pouvoir diminuait de plus en plus ; et maintenant, de tant de tribus puissantes qui couvraient la surface de ce que vous nommez les États-Unis, à peine en reste-t-il quelques-unes que le désastre universel ait épargnées. Les tribus du Nord, si renommées jadis parmi nous pour leur puissance, ont

    culiers et par l’Union vis-à-vis des Indiens, il faut consulter : 1o le, lois des États particuliers relatives aux Indiens (ce recueil se trouve dans les documents législatifs, 21, congrès, nº 319) ; 2o les lois de l’Union relatives au même objet, et en particulier celle du 30 mars 1802 (ces lois se trouvent dans l’ouvrage de M. Story intitulé : Laws of the United States) ; 3o enfin, pour connaître quel est l’état actuel des relations de l’Union avec toutes les tribus indiennes, voyez le rapport fait par M. Cass, secrétaire d’État de la Guerre, le 29 novembre 1823.

  1. Le 19 novembre 1829. Ce morceau est traduit textuellement.