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-même ; ce qu’il écrit, c’est son impression ; il la constate comme il l’éprouve, et à mesure qu’elle se produit : impression peut-être trompeuse, qu’une autre plus juste viendra rectifier, et qu’il notera non moins fidèlement.

Beaucoup de ces notes sont déjà vieilles de date. La plupart cependant paraîtront écrites d’aujourd’hui, tant Tocqueville jugeait de haut tout ce qui s’offrait à sa vue.

Enfin le tome neuvième et dernier, sous le titre de Mélanges académiques, économiques et politiques, contiendra principalement les travaux de Tocqueville à l’Institut et dans les assemblées parlementaires. Nous avons dû y placer tout d’abord son beau discours de réception à l’Académie française. Les paroles des membres de cette Académie ne sont recueillies que dans les circonstances solennelles. Nous donnons tous les discours que Tocqueville prononça comme président de cette compagnie. Il n’en est pas un seul qui ne soit saillant par quelque côté : les lieux communs les plus usés, les félicitations offertes par la compagnie au chef de l’État lors du premier jour de l’an ou à l’époque de sa fête, les obsèques officielles d’un confrère, la distribution des prix de vertu, tout devenait pour lui l’occasion d’une pensée originale ou d’un sentiment touchant. Personne ne lira sans émotion les paroles prononcées par Tocqueville sur la tombe de Ballanche.