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sons ; supprimez les maladies, et les poisons restent essentiellement et absolument des poisons.

§ 2

De l’esclavage.


sommaire :
Acception rigoureuse du mot. — Origine diverse de l’esclavage. — Examen de cette origine multiple. — Nature du rapport social entre le maître et l’esclave. — Même question en ce qui regarde le serviteur légitime. — Différentes sortes de servitudes. — Ce qu’il y a de licite dans chacune d’elles.

J’entends ici par esclavage le droit, vrai ou faux, d’user et de disposer à volonté de l’activité et de la personne d’un autre homme.

On le fait dériver de la guerre, de l’insolvabilité, de l’impossibilité de nourrir des enfants, de la vente de soi-même, enfin de la naissance.

1o Celui qui fait injustement la guerre ne peut se prévaloir d’aucun droit sur la personne ou les biens de son ennemi. Il ne peut donc pas le faire esclave. Celui qui fait une juste guerre n’a que le droit de forcer à réparer l’injustice commise à son égard, et d’obtenir des garanties raisonnables pour l’avenir, c’est-à-dire d’obtenir un traité. Il n’a le droit de faire mourir son ennemi que sur le champ de bataille. Si donc l’ennemi dépose les armes, ou s’il est vaincu et dans l’impuissance de continuer le combat, il ne peut être tué justement. S’il est fait prisonnier, réduit en captivité, ou si sa patrie est conquise justement (nous verrons plus tard à quelles conditions la chose