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navale, jusqu’en 1724, époque où on le voit quitter clandestinement le Portugal. Il vécut quelque temps en Espagne et mourut à l’hôpital de Séville.

Après Gusmão, nous parlerons du livre remarquable du père Galien qui fut publié en 1755 sous le titre : l’Art de naviguer dans l’air. Ce petit livre très rare, que je suis arrivé à me procurer, comme celui de Lana, a été imprimé à Avignon, Il a été beaucoup lu et a été réédité deux ans après, en 1757[1]. Le Père Galien formule très clairement le principe des aérostats à air raréfié. Il admet que des globes remplis d’un air puisé à des régions très élevées de l’atmosphère, pourront flotter dans l’atmosphère des couches inférieures, mais il ne mentionne pas le mode de gonflement.

Nous voici donc arrivés, dit Galien, au moment de la construction de notre vaisseau pour naviguer dans les airs et transporter, si nous le voulons, une nombreuse armée avec tous les attirails de la guerre et ses provisions de bouche, jusqu’au milieu de l’Afrique, ou dans d’autres pays non moins inconnus. Pour cela, il faut lui donner une vaste capacité… Plus il sera grand, plus sa pesanteur en sera absolument plus grande, mais aussi elle sera moindre respectivement à son énorme grandeur, comme peuvent le comprendre ceux qui ont quelque teinture de géométrie et qui savent que, plus un corps est grand, moins il a proportion de superficie, quoiqu’il en ait absolument davantage… Nous construirons ce vaisseau de bonne et forte toile doublée,

  1. L’Art de naviguer dans les airs. Amusement physique et géométrique, par le R. P. Jos. Galien. Seconde édition, revue et augmentée. Avignon, 1757. Petit in-18 de 88 pages.