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LA VIE AU HAREM

drais pas qu’il fût malheureux ou malade… Je lui pardonne. Je ne peux pas le détester, chère amie. »

Madame Ange regarde le portrait de l’Holopherne barbu, et, les yeux humides, après un instant de rêverie, elle murmure :

« Il était beau, Djavid Pacha ! »

Madame Ange veut aller à Paris. Elle m’a demandé des renseignements sur les trains et les bateaux.

— Je n’irai pas seule, chère amie, parce que j’aurais honte des messieurs (sic). Je veux emmener ma petite esclave et mon vieux cuisinier arménien.

J’insinue que ce cuisinier, promu écuyer cavalcadour, sera peut-être plus gênant qu’utile. Il a soixante-dix ans et ne connaît pas le français.

— Ça ne fait rien. Je parlerai pour lui. Et je verrai tout, tout… bals, théâtres, concerts, Sorbonne…

— Et vous garderez le tcharchaf ?