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la femme et son secret

Vieilles filles.

Les filles qui ne se marieront pas, que deviendront-elles ? Autrefois, elles étaient aussi nombreuses qu’aujourd’hui, mais un grand nombre allaient au couvent, et les autres, tantes, sœurs et cousines, vivaient au foyer familial. Aucune, tant qu’elle avait des parents, n’était abandonnée. L’homme, bon gré, mal gré, supportait ces charges, car il y allait de son honneur que nulle femme de sa famille, ne fît, pour autrui, hors de la maison, un travail rétribué.

Ces mœurs, à jamais disparues, produisaient les types et les variétés classiques de la vieille fille — vieille à trente ans, lorsque ses contemporaines mariées étaient encore de jeunes femmes, et elle redevenait jeune si elle devenait femme par la chance tardive d’un mariage heureux. Les années printanières de ces malchanceuses s’étaient passées dans la vaine attente du fiancé, sous l’oranger symbolique dont elles ne devaient jamais cueillir les