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la femme et son secret

s’appuyer sur le bras d’un bon compagnon, travailler puisqu’il faut travailler, mais ensemble, et l’un pour l’autre, trouver la fixité et la sécurité dans le vieil abri du mariage, tout en gardant plus de droits et de liberté que n’avaient les femmes d’autrefois.

C’est leur désir, à presque toutes. Après un temps d’amusement et de griserie, la fille intacte, qui est pure sans être naïve, éprouve une déception mêlée d’angoisse. On lui parle de facilité sensuelle, de camaraderie physique, sans lendemain. Mais l’amour ? Qui songe à l’amour, qui lui donne son sens et sa valeur, qui devine le trésor d’émotions fraîches que contient ce mot éternel ?

Cela fait des jeunesses sans printemps, où la floraison du cœur avorte, comme un jardin saisi par la gelée. Et cependant, les fleurs étaient prêtes à s’épanouir…

À cet âge qui était naguère l’âge d’aimer, la jeune fille moderne doit penser à gagner sa vie. L’amour et le métier ne s’excluent pas. Combien plus allègrement une fille travaillerait si elle était soutenue par une fervente et forte tendresse ! C’est la tendresse de l’homme