Page:Tinayre - La femme et son secret, 1933.pdf/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.
24
la femme et son secret

ce temps-là, en ce triste temps-là, ses prières, et qui disait ainsi le Pater :

« Pardonnez-nous notre offensive… »

Mais elle ne le faisait pas exprès. Ç’eût été trop beau qu’elle le fît exprès.


Coquetterie.


Le désir de plaire, le besoin d’être jolie, c’est-à-dire parée, — l’enfant confondant beauté et parure — la vanité des mères le surexcite. Être belle c’est être « habillée beau ». Frisée, pomponnée, enrubannée, ou même dans les charmants et simples vêtements que la mode d’aujourd’hui impose aux petites filles, la femme future apprend l’art de séduire, car elle ne se contente pas d’être belle pour le seul plaisir de l’être, et elle réclame l’admiration des autres qui lui fera sentir sa puissance. Elle est par nature une profiteuse qui utilise tout, un esprit réaliste et réalisateur, soumis au concret, tandis que l’esprit masculin se plaît aux abstractions et flirte avec la chimère.