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LE CHEMIN DE LA SAGESSE

france sans noblesse irrite ou divertit des témoins sans pitié, car il n’y a pas de pitié dans le cœur des hommes et dans le cœur des jeunes femmes, pour les Jézabels désespérées sous leurs cheveux faussement blonds. « Aux chiens, les vieilles ! » crie le monde. Et la neuve beauté, de rire, elle qui sera, un jour, jetée aux chiens.

Et misérable entre les misérables, la vieille libertine, la sorcière à gigolos, traînant comme un pékinois de luxe le beau garçon qui pourrait être son petit-fils ! Devenir cela ! Mieux vaut une pierre au cou et le fond de la Seine. Ô vieillesse, ô saison blanche ! L’amour n’y reste l’amour que dans une tendre chasteté !

Amie aux cheveux grisonnants qui lis ce livre véridique, à toi aussi, comme à toutes les femmes, l’approche de l’hiver glace le cœur, mais ce n’est qu’un frisson, par instants, et ton cœur se remet à battre, presque aussi chaudement, n’est-ce pas, que dans l’ardente saison de la vie ?

Tu passes, sous les arbres nus de ton jardin, et tu écoutes le bruit sec et léger des feuilles que le vent disperse. La pluie a noyé les pelouses. Les dernières roses sont des boules