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L’HÉROÏSME FÉMININ

Pour comprendre ce dénouement, il faut éclairer la Princesse de Clèves par les autres ouvrages de Mme de Lafayette, qui précédèrent ce chef-d’œuvre.

Zayde, roman espagnol, est farci de naufrages, d’enlèvements, de bandits et de corsaires avec des ressouvenirs de M. d’Urfé et de Mlle de Scudéry. On y trouve encore, et ceci annonce la Princesse de Clèves, une saisissante étude de la jalousie.

Un certain Ximénès vit en solitaire « après avoir éprouvé ce que l’infidélité et l’inconstance des femmes peuvent offrir de plus douloureux », tel qu’aurait vécu M. de la Rochefoucauld s’il n’avait pas connu Mme de La Fayette. Ce Ximénès rencontre Bélasire, fille du comte de Guevarre. C’est une jeune femme qui a été follement aimée par un gentilhomme, le comte de Lare, mort à la guerre, « après avoir perdu l’espérance de l’épouser ». Elle a renoncé à l’amour et devient l’amie de Ximénès. Tous deux disent tant de mal de l’amour que l’amour se venge. Les voilà épris l’un de l’autre ! Ximénès, qui se croit bien guéri de sa manie de défiance, supplie Bélasire de lui conserver dans l’amour l’entière fran-