ces arguments très bien construits, selon la logique féminine, il voit rouge et il a envie de tuer quelqu’un. Et pourtant, les trois quarts du temps, la femme a raison. Elle a raison sur le plan où elle s’est placée, qui n’est pas celui de l’homme.
Observez un homme et une femme — Jean et Jeannette — qui discutent sur un sujet quelconque. Ils sont du même avis. Pourtant ils continuent à discuter.
C’est que, dès la première phrase de Jean qui commençait une démonstration bien ordonnée, Jeannette a compris où il allait en venir — et elle y est venue, d’un seul bond de son esprit, en sautant par-dessus la série des syllogismes et des preuves. Jean souffrirait de laisser en panne la mécanique de son raisonnement. Il éprouve une satisfaction à mettre en marche ce bel engrenage, pour accomplir jusqu’au bout une opération intellectuelle sans utilité pratique, puisque Jeanne l’interrompt en lui répétant :
« Je sais, ne te fatigue pas !… »
Il ne se fatigue pas ; il la fatigue, et il ne s’en aperçoit pas. S’il s’en aperçoit, il ne comprend plus. Il dit qu’on ne peut pas discuter avec