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LE DÉMON DE MIDI


Il n’a pas les cornes de satyre, les griffes de chat, la queue de singe, les sabots fourchus des diables-bourreaux qui tourmentent les damnés sur le portail des cathédrales. Il n’a pas le pourpoint rouge de Méphistophélès et son rire hennissant. Il ne ressemble pas aux génies nocturnes dont les ailes de chauves-souris éventent les ténèbres et dont l’étreinte écrase les dormeurs. Comme il y a des Anges de lumière, il y a un Démon de lumière. Son passage est un éblouissement silencieux. Flamme perdue dans la flamme solaire, nul ne l’a jamais regardé en face. L’Église a une prière spéciale pour l’écarter. « Seigneur, déli-