Page:Tinayre - La femme et son secret, 1933.pdf/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
le bonheur conjugal

la paternité, un enrichissement sentimental.

Mariage, c’est adaptation. Pour la jeune femme, c’est une épreuve physique, puis une lente conquête jusqu’au mystérieux accord qui scelle l’union. Pour le jeune homme, c’est la révélation de ce qu’est l’être féminin, dans sa vie physiologique ; c’est l’apprentissage de la bonté virile qui doit défendre et protéger. Pour tous deux, c’est l’étude réciproque des caractères, et la création du nid. Cette adaptation ne se réalise pas en quelques semaines. Tant de choses la gênent ou la ralentissent ! Entre les époux les plus tendres, que de malentendus, que de sacrifices nécessaires ! On se méconnaît, on se querelle, on s’explique, on se réconcilie, le nuage se dissipe, et l’on retrouve pour une heure le paradis de la lune de miel.

Si les familles veulent bien ne pas s’en mêler, car elles gâtent tout, ces jeunes gens qui s’aiment passent, sans trop de secousses, de la passion à l’état conjugal. Et puis, le moment vient où la jeune femme regarde les autres jeunes femmes qui se penchent sur des berceaux. Une aube blanche se lève dans son âme. Elle dit :