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le bonheur conjugal

De même que le commandement évangélique : Aimez-vous les uns les autres, contient la loi et les prophètes, de même le début de l’exhortation contient, en une phrase, l’essentiel :

Vous devez être amoureuse de votre mari.

Et comment ?

Par-dessus toutes les créatures vivantes, car il est évident que tout homme doit aimer et chérir sa femme, et que toute femme doit aimer et chérir son homme.

Cet amour conjugal s’exprimera… par l’obéissance.

On voit bien qu’on est en 1393. Qui donc, Mesdames, oserait vous parler, sérieusement, d’obéissance ? Le mot est dans le Code. Vous jurez obéissance au monsieur que vous épousez, devant l’officier de l’état civil, mais personne ne prend au sérieux cet incroyable serment, ni vous, ni votre conjoint, ni le maire lui-même. Cette obéissance, c’est une politesse verbale, une clause de style. Si votre époux comptait sur cette formalité pour vous obliger à ne pas acheter le chapeau qui vous plaît et qui ne lui plaît pas, il passerait pour un tyran. Cependant, le vieux moraliste ose parler de cette sainte vertu, si rarement pratiquée