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seulement de la Reine, mais même de Mesdames ; qu’elle est aussi assez contente de la manière dont Mme la Dauphine la traite, mais que le silence, l’embarras et l’air sérieux de M. le Dauphin quand il la voit, lui font de la peine ; cependant, elle ne s’en plaint point, et ce n’est que par ses amis qu’on peut le savoir ».

Car le Dauphin, ne désarmant pas, souffre de la condescendance maternelle, dont il connaît et comprend les raisons. Son inimitié, qu’il fera partager à ses deux épouses, Marie-Raphaëlle et la princesse de Saxe, — qui remplacera Marie-Raphaëlle, morte en juillet 1746, — s’appuie sur sa fierté de prince, son amour de fils, sa piété de chrétien rigide. Son mentor, l’évêque de Mirepoix, l’entretient dans ce sentiment. Tout le « parti dévot », n’osant agir en face, essaie de ruiner sourdement la maîtresse du Roi, l’amie et l’élève des philosophes, une pécheresse et pis encore : une incrédule, qui apporte à la cour le détestable esprit du siècle, l’écho des salons de Paris où Voltaire, Diderot, d’Alembert attaquent l’Église, au nom de la liberté philosophique !


Mais les dévots ne sont pas les seuls ennemis