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plus loin que la « Marquise Carillon ». Tout en chantant sur sa petite flûte de berger d’opéra, Les fossettes de « la jeune Pompadour » :

Deux trous charmants où le Plaisir se joue,
Qui furent faits par la main de l’Amour.

l’abbé donna d’utiles leçons à la marquise, et ayant reconnu dans son âme « un amour-propre trop aisé à flatter et à blesser, et une défiance trop générale, qu’il était aussi facile d’exciter que de calmer », il l’accoutuma à entendre de lui la vérité toute pure et sans aucun ménagement. Il ne pouvait lui rendre un plus grand service, et tous les poèmes de Voltaire ne valaient pas une de ces vérités « quelquefois dures » qui se mêlaient aux roses des bouquets de « Babet ».

Cet été de 1745, ce bel été tout sonore de cloches joyeuses et de Te Deum, tout doré de gloires de Fontenoy, de Gand, de Bruges, d’Oudenarde, ce fut pour Mme de Pompadour le temps d’un bonheur sans ombre qu’elle ne devait plus connaître. En septembre, un autre temps commença pour elle, avec le retour du Roi et le début de la vie officielle. Elle était marquise ; et la tache originelle de roture était lavée par le décret du sou-