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vie comme Maurice de Saxe, « un beau songe » déjà presque évanoui.

Elle avait fait son testament dans les formes ordinaires, avec des formules pieuses qui, paraît-il, étaient l’œuvre du notaire. Au cours de cette dernière journée, elle se le fit apporter et le relut ; puis, n’ayant plus la force de tenir une plume, elle dicta un codicille à son intendant. Ensuite, elle eut la visite de l’intendant des postes Janelle — celui qui, tous les jours, venait travailler avec elle, c’est à dire lui rendre compte des correspondances examinées par le Cabinet noir. — Un peu plus tard, ce fut la toilette, rapide mais toujours minutieuse, la poudre sur les cheveux et le rouge sur les joues cadavéreuses… Parée pour la mort, la marquise, malgré ses souffrances, voulut encore remettre ses clefs à M. de Soubise, son exécuteur testamentaire, ordonner à son homme d’affaires Colin tous les détails de ses funérailles, et recevoir, une dernière fois, ses amis Choiseul et Contaut. Ceux-là, qui demeurèrent jusqu’au soir, elle les congédia doucement en disant :

« Cela approche ; laissez mon âme, mon confesseur et mes femmes. »

Ils sortirent, tout émus, et le curé de la Made-