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ministre, puis ambassadeur, devenu cardinal et très bon prêtre, devait connaître à son tour l’amertume d’une disgrâce imméritée. Il ne partageait pas les idées politiques de la marquise et son enthousiasme pour l’alliance autrichienne qui renversait toutes les traditions de la monarchie française depuis Richelieu. Il ne signa pas de bon gré le traité de Versailles, et après la défaite de Rosbach et la déconfiture de Soubise, il osa parler au Roi de faire la paix. Choiseul, partisan de la guerre, l’emporta. Mme de Pompadour sacrifia Bernis à ses chimères et à de mesquins intérêts de vanité. Le Roi de Prusse s’était moqué d’elle. Il fallait, pour sa vengeance, que le Roi de Prusse fût battu.

En 1764, le cardinal de Bernis revit une dernière fois M. d’Argenson qu’il trouva, dit-il, « la tête pleine d’intrigues et de projets, pendant que le froid de la mort s’emparait de sa personne ; il mourut avec le désir de vivre et de régner. »