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nous apprend seulement que cette demoiselle était de la plus jolie figure, mise fort élégamment, très gaie, et singulièrement naïve. Elle reçut l’aigrette de diamants avec la plus vive joie. Après souper, elle demanda à Mme du Hausset : « Comment se porte monsieur le comte ? — C’était le Roi qu’elle appelait ainsi. — Il sera bien fâché de n’être pas auprès de moi, mais il a été obligé de faire un assez long voyage… C’est un bien bel homme, et il m’aime de tout son cœur. Il m’a promis des rentes, mais je l’aime sans intérêt, et s’il voulait, je le suivrais bien dans sa Pologne. »

Elle parla ensuite de ses parents et de Lebel qu’elle connaissait sous le nom de Durand.

« Ma mère, ajouta-t-elle, avec fierté, était une grosse épicière-droguiste, et mon père n’était pas un homme de rien… Il était des Six-Corps, et c’est, comme on sait, tout ce qu’il y a de mieux. Enfin, il avait pensé deux fois être échevin. »

Elle dit encore que sa mère, devenue veuve, avait « essuyé des banqueroutes », mais Monsieur le Comte avait sauvé la famille en lui donnant 1.500 livres de rente et 6.000 francs d’argent comptant.

« Six jours après, elle accoucha. On lui dit,