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garda une rancune fort peu chrétienne qu’elle étendit à l’ordre tout entier. Elle alla jusqu’à envoyer au Pape, par un agent secret, une note confidentielle qui est un bien curieux document de psychologie féminine. L’histoire de la conversion y est tout entière, mais tout arrangée, « romancée », pour sauvegarder les intérêts de Mme de Pompadour et son orgueil de femme qui fut aimée. Elle y expose que la séparation est venue, par sa volonté seule et contre le désir du Roi qui, cependant, connaissant son caractère, sentit qu’il n’y avait pas de retour à espérer. « Décidé à garder près de lui cette personne si ferme dans sa nouvelle vertu, Louis XV consulta des « docteurs en Sorbonne » et le P. Pérusseau, jésuite, son confesseur… Les docteurs firent « des réponses sur lesquelles il aurait été possible de s’arranger », mais le P. Pérusseau fut intraitable. En vain, Mme de Pompadour lui démontra « qu’en refusant de céder au vœu du Roi, il jetterait celui-ci dans une façon de vivre dont tout le monde serait fâché », cette espèce de chantage n’entama pas la résolution du jésuite. Quant au P. de Sacy, en dépit de la lettre écrite sur son ordre à M. Le Normant, en dépit de la réponse faite par le mari qui voulait bien pardonner à sa femme mais non point la revoir,