Page:Tinayre - La Vie amoureuse de madame de Pompadour.pdf/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Alexandrine, qui croît en grâce et en beauté dans un couvent.

La marquise adore cette enfant qui lui ressemble. Un charmant tableau de François Guérin nous a conservé l’image de la mère et de la fille : la mère en robe fleurie, coiffée d’un feston de perles, assise sur un canapé chargé de coussins, le dos tourné à une haute glace qui reflète sa nuque poudrée et ses épaules, tenant de la main gauche un livre entr’ouvert, caressant, de la main droite, la tête ébouriffée et soyeuse d’un petit chien noir ; la fille, âgée de sept ou huit ans, dans ce costume à longue jupe et à corsage décolleté qui est celui des femmes, des fillettes et des poupées au XVIIIe siècle ; une dentelle sur les cheveux, un ruban au cou, une rose au côté. Assise sur un tabouret, contre la robe bouffante de sa mère, l’enfant appuie un bras sur une cage ouverte et tient sur un doigt son oiseau favori, tandis qu’un second petit chien, ébouriffé et soyeux comme l’autre, mais tout blanc, fait « le beau » avec gravité. Les figures sont un peu mignardes et précieuses. Cependant l’œuvre a du prix. Elle nous montre une Pompadour souriante et comme apaisée, dans un doux orgueil maternel… Peut-être songe-t-elle à l’avenir d’Alexandrine, à ce