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savoir précisément avec quoi l’on tue. — Hélas ! nous en sommes réduits là sur toutes les choses de ce monde, répondit Mme de Pompadour. Je ne sais de quoi est composé le rouge que je mets sur mes joues et on m’embarrasserait fort si l’on me demandait comment on fait les bas de soie dont je suis chaussée. — C’est dommage, dit alors le duc de La Vallière, que Sa Majesté ait confisqué nos dictionnaires encyclopédiques, qui nous ont coûté chacun cent pistoles… Nous y trouverions bientôt les décisions de toutes nos questions. » Le Roi justifia sa confiscation. Il avait été averti que les vingt et un volumes in-folio qu’on trouvait sur la toilette de toutes les dames, étaient la chose du monde la plus dangereuse pour le royaume de France, et il avait voulu savoir par lui-même si la chose était vraie avant de permettre qu’on lût ce livre. Il envoya sur la fin du souper chercher un exemplaire par trois garçons de la chambre, qui apportèrent chacun sept volumes et avec bien de la peine. On vit à l’article Poudre que… etc… et bientôt Mme de Pompadour apprit la différence avec l’ancien rouge d’Espagne, dont les dames de Madrid coloraient leurs joues, et le rouge des dames de Paris… Elle vit comment on lui faisait ses bas au métier et la machine de