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cerise à mosaïque d’argent, « tonnelet » bouffant comme une jupe de danseuse, manches et petit collet en moire d’argent ; une mante traînante bleue et argent, une panetière de moire cerise et argent ; et chaque mouvement qu’il fait éveille, aux plis des soies fastueuses, un étincellement de paillettes.

Devant lui, Galathée, debout, la tête inclinée, étend les bras d’un geste pathétique. Sa tête poudrée, ses bras demi-nus semblent amenuisés par le contraste de l’énorme panier qui se développe en largeur. La jupe de taffetas blanc « peinte en roseau, jets d’eau et coquillages » — car la nymphe Galathée est une déesse de la mer — s’étale sur cette armature invisible où disparaît complètement la forme réelle de la femme. Le corset de taffetas rose tendre, la draperie de « gaze d’eau » argent et vert à petites raies, la mante verte doublée de taffetas blanc, tout ce vaste appareil d’étoffe, de broderies, de métal, aux trois couleurs blanche, verte et rose, reflétant les irisations de la nacre marine, est décoré de glands et de « barrières » de perles. L’actrice, vêtue ainsi, n’est plus une femme. Artificielle et féerique, elle étonne, irrite et renouvelle le désir de l’amant. Cette fascination de la